< Vers l'aperçu
Faut-il vraiment avoir mal au ventre en passant au 100% végétal?

Faut-il vraiment avoir mal au ventre en passant au 100% végétal?

nutrition santé Jan 07, 2019

Adopter une alimentation 100 % végétale et complète est un des meilleurs gestes que l’on puisse faire envers soi-même, les animaux et la planète.

 

Les bienfaits d’une alimentation végétale

Avec une alimentation 100% végétale, on élimine les sources de graisses saturées, de cholestérol, de protéines acidifiantes, le lactose et toutes sortes d’hormones, de restes de médicaments, d’OGM et d’additifs en tous genres.

En contrepartie, on augmente son apport en fibres, vitamines, antioxydants et hydrates de carbone complètes.

Tout cela permet de prévenir la majeure partie des maladies d’excès dont nous souffrons, comme:

  • les maladies cardiovasculaires;
  • le diabète de type II (qui peut, soit dit en passant, être guéri avec une alimentation végétale);
  • certains cancers.

Et une majeure partie de maladies intestinales comme:

  • le côlon irritable;
  • la maladie de Crohn;
  • ou les intestins perméables …

 

Quel impact sur les intestins?

Seulement voilà, passer à une alimentation 100 % végétale complète peut provoquer des inconforts digestifs plus ou moins importants, chez certaines personnes!

Mais alors, si une alimentation 100 % végétale complète est si saine, pourquoi provoquerait-elle des troubles digestifs?

Tout simplement parce que lorsque l’on a une alimentation « omnivore », il est presque normal d’avoir une flore intestinale déficiente, qui ne va pas supporter l’apport plus important de fibres alimentaires.

 

L'explication est assez simple

Une alimentation « omnivore » n’apporte de loin pas assez de fibres (environ 15-20g/jour), même pour ceux qui font un effort pour manger plus de fruits et légumes.

Consommer des produits animaux qui ne contiennent aucune fibre diminue toujours drastiquement la quantité de fibres dans l’alimentation.

Ajoutons à cela la consommation de médicaments: les antibiotiques, les antidouleurs et anti-inflammatoires, la pilule, et les antiacides, qui ont le vilain défaut de perturber profondément l’équilibre de nos bactéries intestinales.

Notre flore intestinale est faite de milliards de micro-organismes. Ce sont des bactéries bonnes et mauvaises qui travaillent ensemble pour former notre microbiote. Ces bactéries se nourrissent de ce que nous mangeons. Pour simplifier (beaucoup) les choses :

  • Les bonnes bactéries se nourrissent de toutes sortes fibres
  • Les mauvaises bactéries se nourrissent de protéines et graisses animales et/ou aliments raffinés (sucre, farine blanche, friture, etc.).

 

Donc, lorsque nous passons à une alimentation végétale complète, la population de nos bactéries n’est souvent pas prête à supporter toutes ces nouvelles fibres. Cela peut irriter les intestins par différents symptômes, des ballonnements aux crampes, jusqu’aux diarrhées.

L’effet connu des haricots rouges qui donneraient des « gaz » est simplement un symptôme d’une flore intestinale déficiente chez la personne qui ne mange pas assez de fibres, ou qui a endommagé celle-ci avec des médicaments, de l’alcool, des additifs alimentaires, des boissons gazeuses sucrées etc…

 

Lorsque l’on a un microbiote sain, on ne connait pas ces désagréments!

 

La bonne nouvelle c’est que, sauf cas particulièrement graves suite à la prise d’antibiotiques et/ou réaction allergique à ceux-ci, il y a presque toujours moyen de repeupler un microbiote optimal.

 

Comment s’y prendre pour éviter ces troubles digestifs?

Il faut simplement procéder par étape et ne pas tomber dans le piège qui consiste à éviter à long terme les fibres à cause de ces symptômes.

Les fibres sont si importantes dans l’alimentation que l’on peut deviner la santé de quelqu’un par la quantité de fibres que cette personne consomme quotidiennement. Les bénéfices de la consommation optimale de fibres sont nombreux :

  • Normalise le transit intestinal
  • Assure la santé des intestins et protection contre les maladies intestinales
  • Protège des maladies cardiovasculaires
  • Diminue les taux de cholestérol
  • Protège contre le diabète
  • Protège contre certains cancers
  • Permets d’atteindre et garder un poids optimal
  • Aide à vivre mieux, en meilleure santé, plus longtemps !
  • etc.

 

Procédez par étapes!

Bon, et comment on procède pour supporter tout ça, alors ? Tout simplement en suivant les trois étapes suivantes:

  1. On favorise les aliments d’origine végétale et complète qu’on a l’habitude de manger. Ensuite, on ajoute progressivement les autres. Les plus faciles à digérer temporairement seront les fruits et légumes cuits, et les légumes racines (pommes de terre, patates douces, topinambours, carottes, etc.).
  2. Ajouter ensuite les céréales simples (quinoa, riz, millet…), et de plus en plus complexes (riz complet/sauvage, épeautre, orges…). (oui, oui, je sais que le quinoa et millet ne sont pas des « céréales », mais pour l’intérêt de cet article, ils sont catégorisés simplement comme ça, merci de ne pas m’envoyer de correction 😉
  3. Et ensuite les légumineuses. D’abord les petites (lentilles) et de plus en plus larges (haricots blancs, rouges, etc.). Il faut en consommer en petite quantité, mais tous les jours. Et non, il n’est pas nécessaire d’en consommer plusieurs fois par jour ou de faire des mélanges précis!

 

Ce processus devrait prendre de 3 à 9 semaines selon les difficultés digestives de la personne. Il vous garantira également une transition sans avoir les intestins irrités.

Il est particulièrement important de contrôler tout ce que l’on mange pendant cette période sinon les efforts seront nuls!

 

À vous de jouer!

Et pour finir cette discussion, il faut considérer les fibres dans leur contexte, c’est-à-dire provenant d’aliments complets d’origine végétale. Prendre des suppléments de fibres est inutile, un gaspillage d’argent, et nous éloigne de notre but de santé par une alimentation optimale.

On ne peut jamais remplacer une alimentation saine par des suppléments pour en obtenir les mêmes résultats.

Et voilà, maintenant vous avez toutes les cartes en main pour manger en accord avec votre conscience tout en vous faisant du bien et en évitant les effets secondaires pénibles !

À votre santé !
Dre Laurence Froidevaux

 

Sources

1. Baron JA. Dietary fiber and colorectal cancer: an ongoing saga. JAMA. 2005 Dec 14;294(22):2904-6.

2. Lawlor DA, Ness AR. Commentary: the rough world of nutritional epidemiology: does dietary fibre prevent large bowel cancer? Int J Epidemiol. 2003 Apr;32(2):239-43.

3.Sargrad KR, Homko C, Mozzoli M, Boden G. Effect of high protein vs high carbohydrate intake on insulin sensitivity, body weight, hemoglobin A1c, and blood pressure in patients with type 2 diabetes mellitus. J Am Diet Assoc. 2005 Apr;105(4):573-80.

4. Bessesen DH. The role of carbohydrates in insulin resistance. J Nutr. 2001 Oct;131(10):2782S-2786S.

5. D Aune, D S Chan, R Lau, R Vieira, D C Greenwood, E Kampman, T Norat. Dietary fibre, whole grains, and risk of colorectal cancer: systematic review and dose-response meta-analysis of prospective studies. BMJ. 2011 Nov 10;343:d6617. doi : 10.1136/bmj.d6617.

6. S J O'Keefe, M Kidd, G Espitalier-Noel, P Owira. Rarity of colon cancer in Africans is associated with low animal product consumption, not fiber. Am J Gastroenterol. 1999 May;94(5):1373-80. S J O'Keefe, D Chung, N Mahmoud, A R Sepulveda, M Manafe, J Arch, H Adada, T van der Merwe. Why do African Americans get more colon cancer than Native Africans? J Nutr. 2007 Jan;137(1 Suppl):175S-182S.

7. D P Burkitt. Epidemiology of cancer of the colon and rectum. 1971. Dis Colon Rectum. 1993 Nov;36(11):1071-82.

8. Erridge C, Attina T, Spickett CM, Webb DJ. A high-fat meal induces low-grade endotoxemia: evidence of a novel mechanism of postprandial inflammation. Am J Clin Nutr. 2007 Nov; 86(5):1286-92.

9. Vogel RA, Corretti MC, Plotnick GD. Effect of a single high-fat meal on endothelial function in healthy subjects. Am J Cardiol. 1997 Feb 1; 79(3):350-4.

10. Rogers, M. A. & Aronoff, D. M. The influence of non-steroidal anti-inflammatory drugs on the gut microbiome. Clin. Microbiol. Infect.22, 171–179 (2016) 11. Jackson, M. A. et al. Proton pump inhibitors alter the composition of the gut microbiota. Gut 65, 749–756 (2016) 12. Blaser, M. J. Antibiotic use and its consequences for the normal microbiome. Science 352, 544–545 (2016) 13. High Fat Diet Alters Gut Microbiota and the Expression of Paneth Cell-Antimicrobial Peptides Preceding Changes of Circulating Inflammatory Cytokines. Xiulan Guo, Jinchao Li, [...], and Zhenhua Liu

 

 

📬 Restez informée!

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez nos derniers articles directement dans votre boîte mail et profitez d'exclusivité sur nos offres en avant-première!

Nous détestons le SPAM autant que vous! Nous ne vendrons jamais vos informations, pour quelque raison que ce soit.